Tomette provençale : histoire & fabrication
En Provence, les tomettes sont toujours de forme hexagonale, parfois émaillées, en terre rouge, ou mélangées à d’autres sortes de terre. Leur mode d’emboîtement ne laisse quasiment pas de joint et donne un sol très lisse, doux et frais. La fabrication sous cette forme avait pour but de répondre à la baisse du pouvoir d’achat, conséquence de la crise économique de 1829 causée par l’industrialisation.
C’est à cette période, à Apt où s’est développée une industrie de la faïence, que la production se diversifie et qu’on assiste à l’essor des fabriques de terres cuites qui popularisent la tomette provençale.
A la même époque, Salernes se spécialise aussi dans la fabrication de terre cuite. Ainsi à partir des années 1830, des dizaines de petits ateliers se sont créés sur le territoire, fabriquant des tuiles, des briques, des tuyaux, des malons et des poteries utilitaires pour les besoins locaux.
Cependant, la qualité exceptionnelle des gisements d’argile de Salernes (argile rouge ferrugineuse) a poussé les fabricants de Salernes à se spécialiser dans la fabrication d’un mono-produit : le malon hexagonal rouge, appelé tomette.
1850 : Une activité prospère, la « Tomette de Salernes »
Dès 1850, cette activité a pris une ampleur considérable. Pour répondre à la demande extérieure toujours plus importante, de nouvelles fabriques se sont construites et les petits ateliers implantés çà et là à Salernes, ont été agrandis. La tomette est un matériau léger et d’une grande résistance qui a conquis le marché du bâtiment.
Avec l’expansion des constructions du littoral, les commandes de tomettes abondent. Les fabriques de Salernes alimentent les magasins des négociants de Toulon, Marseille et Nice. Les produits sont exportés en Afrique du Nord, Afrique du Sud, Italie, Amérique ; ils transitent par les ports de Toulon et Marseille.
L’industrie de la tomette a connu de grandes périodes de gloire tout au long du XIXe siècle. Malgré les crises économiques, les guerres, la concurrence des produits étrangers, l’activité céramique s’est maintenue jusque dans les années 1950. Elle s’est ainsi transmise de génération en génération, sans que l’on puisse noter de grands changements.
1950 : Vers un nouvel essor
Après la seconde guerre mondiale, la tomette est utilisée pour la reconstruction des maisons.
Dès 1970, l’activité céramique de Salernes prend un nouvel essor. Salernes ne produit plus seulement des carreaux en terre cuite brute. Les céramistes introduisent l’émail et le décor. Le carreau devient un élément esthétique et non plus un simple revêtement de protection.